Déscolarisée, elle parvient à devenir une des plus grandes femmes d’affaires du centre Bénin. Nous avons rencontré pour vous cette optimiste invétérée qui va de succès en succès grâce à un mental d’acier. J’ai pas l’habitude de me montrer à travers les médias. Je fais cet exercice aujourd’hui pour aider mes jeunes sœurs et frères à comprendre que tout est possible si l’on se bat. Ce monde dans lequel nous vivons appartient aux coriaces : Il ne nous donne pas ce que nous méritons, mais ce que nous exigeons de lui.

Mon histoire est un peu spéciale. Je suis l’exemple vivant de ce que l’on peut partir de rien pour devenir « quelque chose » : Passer de Zéro à Héros.

Je suis issue d’une famille où nous sommes nombreux. Très tôt, je n’ai pu évoluer à l’école et j’ai dû abandonner. Pour mes parents, je suis la mauvaise enfant et on me critiquait tous les jours en me montrant du doigt et en me disant que ce sont mes frères et sœurs qui vont à l’école qui ont un avenir. Pour eux, j’avais donc échoué.

Un jour, après avoir terminé de faire la cuisine, je demandai à ma mère si je pouvais me servir. A cette question, elle est rentrée dans tous ses états en me répondant : «Too towé nan a hi kouwè dé do fi bo a djan na dou nou wêha?». C’est à dire : est- ce que ton père a donné l’argent de la popote ici pour que tu prétendes manger?

Devant les invités, elle donna cette réponse à ma demande, qui me bouleversa. Je me suis senti très en colère et j’ai refusé de manger cette nuit -là. Je suis allé voir mon père, pour qui j’avais un amour spécial et lui demanda pourquoi il manque d’assumer sa responsabilité et que pour cela nous devons être traités de tous les noms.... Ce qu’il essaya de justifier par une petite difficulté occasionnelle et passagère. Je lui dis tout mon désaccord et l’invitai à ne plus se faire coupable de ce manquement.

Le lendemain, après avoir longuement réfléchi en milieu de nuit pour savoir quoi faire, je suis parti au marché avec ma petite idée qui deviendra le socle de ma réussite sociale avec zéro franc. Une fois au marché, il y avait à l’époque des gens qui vendent les tickets de Tombola à crédit et on pouvait aussi prendre chez d’autres les lots à gagner à crédit et les payer tous là la fin de la tombola après avoir récolté tous les fonds. C’est ce que je fis et progressivement j’ai commencé à m’afficher dans cette petite activité que je viens de commencer sans avoir un capital. J’ai juste développé une certaine fidélité qui fait que à chaque occasion, les gens avaient plus confiance en moi, soit pour mettre à ma disposition les produits de gain, soit pour jouer à la tombola chez moi. Avec les revenus que je gagnais dans cette activité, j’ai commencé par payer une tontine (gbê) que je vais ramassé quelques temps plus tard avec une somme de CINQ CENT MILLE (500.000) FRANCS CFA. C’est ce montant que j’ai amené pour la première fois dans la brousse pour acheter les noix de palme. Je peux dire que c’est cette somme que je continue de manger jusqu’à aujourd’hui, car c’est elle qui m’a assuré toute la fortune que j’ai aujourd’hui.

Aujourd’hui, je suis dans l’immobilier, le commerce, l’hôtellerie et bien d’autres domaines. PDG des entreprises PONASI avec des actions dans le capital de plusieurs grandes entreprises. Mais tout est parti avec la vente des noix de palmes avec des millions de tonnes vendus ici au Bénin et un peu partout dans le monde. Ma plus grande force réside dans la sincérité et mon honnêteté dans mes relations d’affaires. Les paysans trouve en moi le partenaire rêvé, tellement je me fais présente dans leur vie même au-delà de mes obligations d’affaires avec eux.

Pour moi, il ne s’agit pas forcément d’être intellectuel avant de réussir en affaires. Il y a certes des atouts à développer mais je pense que cela se résume à : 

- Avoir soif de réussir

- Construire une forte personnalité et tout faire pour inspirer confiance

- Avoir de l’audace et le goût du risque

- Réfléchir de manière à être le premier sur le coup, innover et non recopier ce que tout le monde fait déjà.

- Etre organisé et avoir de la rigueur

Dans ma famille, je fais partie des plus grandes fiertés et cela me réconforte beaucoup. J’invite mes jeunes frères et sœurs aujourd’hui à se battre pour réveiller ce potentiel qui sommeille en eux. Tout le monde a un talent et beaucoup passent à côté parce qu’ils ne tentent rien. Exigez le meilleur de la vie et votre avenir sera radieux. Beaucoup passent leur temps à se contenter de salaire précaire, parfois moins de VINGT CINQ MILLE (25.000) FRANCS CFA par mois alors qu’ils ont un potentiel de pouvoir brasser des MILLIONS par semaine.

Le pays va mal, l’emploi est chaque jour de plus en plus rare alors que les demandeurs augmentent de manière exponentielle. Ceux qui vont tirer leur épingle du jeu seront ces personnes, hommes ou femmes, qui vont comprendre et s’investir à prendre leur destin en mains. 

Ne soyez pas intimidé. On n’a pas forcément besoin de gros sous pour réussir en affaires. Je suis un exemple vivant. De rien et sans formation de base, je suis aujourd’hui une des femmes les plus influentes du centre de notre pays. Je n’envie rien à un haut cadre de l’administration ou même un ministre. 

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