Aujourd’hui nous vous présentons l’un des hommes les plus riches et les plus inspirants de notre époque. Tu ne connais certainement pas mais il est africain comme toi. Alors si tu entreprends déjà ou que tu comptes entreprendre un jour, ce profil est pour toi. Retiens bien ce nom Innocent CHUCKWUMA. C’est un nigérian né en 1961, rappelle-toi, on est en pleine époque des indépendances en Afrique de l’ouest. Donc les opportunités que va pouvoir avoir innocent C. dans sa vie adulte, c’est-à-dire à la vingtaine dans les années 80, ne sont clairement pas les mêmes que ses parents et ses grands-parents qui ont vécu sous la colonisation.

Il est le dernier d’une fratrie de 6 frères et soeurs. Et en général, quand on vient d’une famille nombreuse comme ça, surtout dans les pays africains à ces époques-là, et bien on ne se destine pas à des études supérieures. Et pourtant, il a toujours été attiré par les moteurs, c’est à dire devenir ingénieur. Sauf que même s’il réussit à entrer à l’université, il ne réussit pas à décrocher le diplôme. Il n’est pas du tout issu d’une famille riche, donc il n’a pas droit à une deuxième chance, repasser les examens, refaire une année, non, il n’y n’a pas d’argent et décida donc d’aller travailler.

Du coup il va travailler certes, mais il est malin, il choisit un domaine qui l’intéresse, celui des pièces détachées de motos. À cette époque il n’y a pas véritablement de classe moyenne, la plupart des africains n’ont pas beaucoup d’argent. Donc ils ne peuvent pas se permettre des voitures, et c’est plutôt des motos qui sont achetées lorsqu’une famille peut s’offrir un véhicule. Du coup il y a beaucoup de magasins de pièces détachées pour réparer les petites pannes et donc Innocent n’a aucune difficulté à trouver un poste de vendeur puisqu’il y a beaucoup de magasins. Sauf que quand on a le petit neurone de l’ambition, on peut commencer aussi bas qu’on veut, on va toujours finir par déployer ses ailes.

Donc innocent qui s’entend très bien avec l’un de ses frères, lui demande de prendre un emprunt à la banque pour lui. C’est-à-dire que son frère a une meilleure situation que lui, il peut prétendre à et Innocent va commencer un business de pièces détachées à lui. Et là où il va se distinguer de tous les autres magasins de pièces détachées, c’est qu’il va réussir à obtenir un accord avec les pays exportateurs des pièces détachées qui va lui permettre de réduire énormément le coût. C’est-à-dire qu’au lieu de dépenser cent-cinquante-mille nairas pour importer sa marchandise, il va désormais n’en dépenser que soixante-mille. Je ne sais pas si tu te rends compte, mais c’est plus de la moitié moins cher.

Donc ce que va faire innocent avec ce gain, non pas de proposer les mêmes prix et de se faire une grosse marge, c’est de casser les prix pour être ultra compétitif. C’est-à-dire qu’au lieu d’acheter une pièce à dix euros chez un tel, un tel et un tel, tu vas la retrouver à quatre euros cinquante chez Innocent Choc Oumar. Donc Innocent se fait très vite une réputation et sa clientèle grandit de façon exponentielle parce que l’accord que lui a, les autres vendeurs ne l’ont pas. Donc les autres vendeurs ne peuvent pas rejoindre ces prix à lui. Et là, c’est le début d’un enrichissement extrêmement rapide pour innocent.

Mais tu sais que rien n’est jamais simple dans une destinée. Ce n’est pas tu ouvres les mains là et puis la pluie de bénédiction arrive comme ça sans aucun problème à l’horizon. Donc les problèmes sont arrivés. Le gouvernement du Nigeria décide tout à coup d’interdire les motos en ville. Donc bien évidemment, le marché de la pièce détachée des motos s’effondre.

Est-ce que innocent va s’avouer vaincu : jamais. Donc il décide de se reconvertir dans l’importation de bus. Tu ne l’as pas vu arriver. C’est-à-dire que tous les vendeurs de pièces détachées motos se sont rapatriés sur les pièces détachées automobiles, mais du coup la concurrence est énorme et surtout, Innocent n’a pas d’accord avec les importateurs de pièces détachées automobiles, donc il faudrait repartir de zéro alors que les transports en commun sont en plein essor au Nigeria, et donc ces bus vont se vendre très facilement à travers tout le Nigeria. Du coup, Innocent s’enrichit encore une fois, et cette fois, il ne reste pas sur ses acquis, il décide de diversifier, on ne sait jamais.

Il décide de carrément fabriquer lui-même sur place. Donc avec la fortune qu’il a commencé à se bâtir, il a tout investi dans une usine de fabrication automobile. Et donc il a commencé par fabriquer des bus, puis des quatre quatre. Et une fois qu’il s’est fait un nom de par la solidité, la fiabilité de ses voitures, bien il s’est diversifié avec des citadines de tout genre. Aujourd’hui, on ne compte plus les usines de Innocent Chokuma partout au Nigeria.

En tout, ce sont sept-mille ouvriers. Je ne parle pas des ingénieurs, des gens dans l’administration, des comptables, les ouvriers seulement là. Ça veut dire potentiellement sept-mille familles qui sont nourries grâce aux ambitions de Innocent Chakuma. Et j’insiste là-dessus, toutes les personnes qui travaillent dans ces usines et dans ces sociétés sont nigérianes. Et ça seulement lui a valu la sympathie et le soutien massif des nigérians.

Donc ils se sont mis à favoriser les voitures de Innocent Chakouma plutôt que les voitures étrangères. Et là où l’histoire est magnifique, c’est que le gouvernement a soutenu ce nigérian. C’est-à-dire que le gouvernement a créé une taxe de sorte que les véhicules importés soient plus chers à l’achat que les véhicules nigérians de Innocent Chokouma. Et le gouvernement n’a pas fait que ça. Il a commandé une flotte de voitures pour la police, pour les ambulances, pour les pompiers, pour les transports transports en commun.

Et Innocent chaque mois n’est pas seulement le premier constructeur automobile. Il s’est appliqué à utiliser des matériaux locaux, le caoutchouc des pneus, le verre des vitres, le plastique des phares, le métal de la carrosserie, c’est issu du Nigeria, c’est transformé au Nigeria, s’est assemblé au Nigeria par des ouvriers nigérians et des ingénieurs nigérians. Imagine après l’échec de son diplôme, il serait allé faire tout autre chose que les moteurs. Imagine après l’interdiction sur les motos, il lâche sa petite entreprise, il va faire autre chose donc quel que soit les obstacles quel que soit les déconvenues quel que soit les échecs qui sont en réalité des enseignements ne lâchent jamais C’est un ordre sinon je te gifle, tu me connais, tu me connais, tu sais que je vais. 

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