Crypto monnaie : Et si l’Afrique est passée à côté d’une opportunité unique de rattraper son retard dans le développement des nations?
L’Afrique, ce continent longtemps délaissé, a été la grande oubliée de tous, le royaume de la pauvreté et de la misère. C’est là que sévissent avec le plus d’acuité les maux les plus élémentaires : maladies, famine, difficultés d’accès aux besoins fondamentaux tels que l’eau, l’électricité, etc. La plupart des pays africains peinent à mobiliser les financements et les ressources nécessaires pour mener à bien leurs politiques de développement, de couverture sanitaire, d’infrastructures, d’industrialisation, d’éducation orientée vers le progrès.
L’Occident et certaines puissances émergentes dominent sans partage l’économie et les finances mondiales, soumettant le reste des nations à une oppression implacable, à travers les diktats de la Banque mondiale et du FMI. C’est comme si vos propres ennemis venaient vous conseiller ou vous soigner, alors même qu’ils sont les artisans de vos tourments.
Prenons l’exemple éloquent des richesses minières de l’Afrique.
Le Congo, probablement le pays le plus prospère de notre continent, s’est vu contraint par la Banque mondiale et le FMI de brader l’exploitation de ses ressources à des sociétés étrangères spécialisées, qui sont les seuls acheteurs à l’échelle internationale ou les acquéreurs imposés par des accords de type colonial, dans un montage financier où l’État congolais n’est qu’actionnaire minoritaire. Autrement dit, celui qui viendra acheter chez vous sera le seul sur le marché mondial, et c’est aussi lui qui contrôlera votre production. Il pourra donc vous dicter le prix qu’il veut, et vous n’aurez d’autre choix que de vous y plier.
Le Congo a exporté 1 000 000 de tonnes de cuivre et 100 000 tonnes de cobalt, avec l’implication de 5 ou 6 entreprises étrangères qui ont pris le contrôle total, laissant Gécamines relégué au rôle d’actionnaire minoritaire. Pis encore, au lieu d’apporter des capitaux pour renforcer les capacités, elles ont octroyé des prêts concessionnels à hauteur de 10%, alors que dans la réalité, le taux devrait être de 3% au maximum. Nous parlons ici de plusieurs centaines de milliards, que l’on fait payer à un taux même supérieur à celui pratiqué par les banques primaires, qui peuvent désormais prêter 50 millions à moins de 10% : il s’agit là d’un marché de dupes.
Rien que sur le cobalt, les deux entreprises chargées de son exploitation engrangent jusqu’à 20 milliards de dollars, soit 10 000 milliards de francs, tandis que l’État congolais ne perçoit que 1,3 milliard de dollars, soit moins de 10% de sa propre richesse. Ce triste cliché se reproduit à travers toute l’Afrique subsaharienne, où chaque année, des milliers de milliards de dollars de nos ressources vont enrichir gratuitement les pays développés, perpétuant un système instauré depuis les indépendances. Comme l’avouait le président Jacques Chirac, «C’est qu’une grande partie de l’argent qui est dans notre porte-monnaie vient précisément de l’exploitation de l’Afrique depuis des siècles...»
Comment peut-on posséder 78% des diamants de la planète, 89% du platine (si utilisé dans l’industrie automobile), 81% du chrome, 61% du manganèse, 60% du cobalt, 20% de l’uranium, 90% des platinoïdes, 80% du coltan, 70% du tantale, 40% de l’or, 10% du pétrole, etc., tout en étant classé parmi les nations les moins développées ? C’est une question à laquelle nous reviendrons plus en détail dans les prochains numéros.
Prenons le cas de la monnaie
L’Afrique francophone offre l’un des cas les plus édifiants. Sur le plan monétaire, ces nations sous domination française partagent le franc CFA, arrimé au franc français, dans le cadre d’accords incestueux que nous allons tâcher de présenter. Tout d’abord, le franc CFA n’existe pas et n’est reconnu nulle part ; pire, les pays souverains qui l’utilisent comme monnaie n’ont même pas le pouvoir de le faire imprimer, celui-ci étant émis depuis la France. Ensuite, un accord particulièrement néfaste stipule que la France garantit la stabilité illimitée du CFA, et pour ce faire, toutes les réserves de change des pays utilisateurs sont conservées par la France, et non par leurs propres banques centrales.
Prenons l’exemple de la Côte d’Ivoire, qui souhaite vendre 100 milliards de francs CFA de cacao à la Chine. Le cacao sera bien expédié directement, mais la Chine, pour effectuer le paiement, ne versera pas l’équivalent en devises internationales à la Côte d’Ivoire, mais au Trésor français. Dès lors, la France imprimera une monnaie que nul ne connaît, à hauteur de 50% seulement de la transaction, pour rémunérer la Côte d’Ivoire, et conservera le reste. La conséquence directe est que ces pays ne pourront pas utiliser leur propre devise pour acquérir les équipements ou les biens dont ils ont besoin pour se développer, mais devront déposer leurs propres ressources sur des comptes d’opération auprès du Trésor français. Et il existe bien d’autres inconvénients, qui n’ont pour seul effet que d’entraver les perspectives de développement de ces nations.
Sur le plan militaire ou des relations bilatérales ou multilatérales
En ce domaine également, les portes demeurent obstinément fermées, et nos nations, pour la plupart, sont telles des citadelles en matière de défense. Je me permettrai de citer les propos du président burkinabè, affirmant à son arrivée au pouvoir que son pays ne disposait même pas de 200 kalachnikovs. Pas de possibilité d’acquérir des armes sans l’aval de l’ancienne puissance coloniale, pas davantage d’accès à d’autres marchés ou de marge de négociation sur les prix.
La seule possibilité de développer ces nations réside dans la mobilisation de la capacité budgétaire. Or, là encore, les grandes entreprises étrangères présentes dans ces pays, qui en sont pourtant les plus importants contribuables, ont la latitude de choisir de s’acquitter de leurs impôts auprès de la métropole, dans le cas des États francophones. Faute d’infrastructures permettant d’attirer les investisseurs étrangers et de drainer les capitaux nécessaires au développement, les dirigeants, en vertu des principes démocratiques qui leur sont imposés (élections périodiques) et sous la pression des forces politiques intérieures et des anciennes puissances coloniales (désireuses de tirer profit de tout), se voient contraints de reléguer les questions de développement aux calendes grecques. Les plus résolus à œuvrer dans ce sens n’ont d’autre choix que de recourir à deux leviers : les emprunts obligataires (nécessairement validés sur la base des orientations du FMI et de la Banque mondiale) ou, en dernier recours, les recettes intérieures (exercer une pression fiscale accrue sur la population).
Pourquoi la cryptomonnaie est une chance perdue
La cryptomonnaie, parfois appelée crypto-monnaie ou crypto, est une forme de monnaie qui existe sous forme numérique ou virtuelle et qui utilise la cryptographie pour sécuriser les transactions. Voici les points clés à retenir :
1.Une cryptomonnaie est un système de paiement numérique qui ne s’appuie pas sur les banques pour vérifier les transactions.
2.Elle fonctionne selon un registre public distribué appelé blockchain, qui enregistre toutes les transactions et est mis à jour par les détenteurs de cette monnaie.
3.Les unités de cryptomonnaie sont créées par un processus appelé “minage”, qui consiste à résoudre des problèmes mathématiques complexes pour générer de nouvelles pièces.
4.Les utilisateurs peuvent acheter, stocker et dépenser des cryptomonnaies en utilisant des portefeuilles numériques.
5.La première cryptomonnaie a été Bitcoin, fondée en 2009, et elle reste la plus connue aujourd’hui.
En résumé, les cryptomonnaies constituent des systèmes de paiement virtuels qui emploient la cryptographie pour garantir la sécurité des transactions, et qui opèrent en marge des marchés traditionnels contrôlés par les banques et les gouvernements. Cette définition explicite que c’est là la seule monnaie, de nos jours, qui n’est soumise ni au contrôle des banques, ni, moins encore, à celui des États et des puissances mondiales. C’est la seule monnaie que les gouvernements africains pourraient utiliser pour s’affranchir avec succès du funeste chemin que les puissances étrangères leur ont tracé, et qui ne leur offre nulle perspective de réussite, en dehors du modèle rwandais, incompatible avec la démocratie qui leur est imposée, et qui ne peut advenir qu’avec l’adhésion pleine et entière des peuples, lesquels devront alors faire les plus lourds sacrifices.
Pour aller plus loin, parlons du Bitcoin qui est la première monnaie électrique sortie en 2009
Le Bitcoin est la première cryptomonnaie, créée en 2009 par une personne (ou un groupe de personnes) utilisant le pseudonyme Satoshi Nakamoto. Voici un bref aperçu de son histoire :
Genèse de la monnaie électronique
Le concept de cryptomonnaie est né bien avant l’apparition du Bitcoin, avec le mouvement Cypherpunk. Ce collectif d’activistes cherchait à défendre la vie privée en ligne grâce à la cryptographie et à l’informatique. En 1989, David Chaum fonde la DigiCash company, qui vise à créer une monnaie électronique virtuelle utilisable par tous. Cependant, l’entreprise n’a pas réussi à s’imposer en raison de son recours aux services d’une banque centralisée. En 1997, le HashCash utilise pour la première fois le système de proof-of-work, où la vérification des transactions se fait par un ordinateur et non par une banque centrale. En 1998, apparaît la B-Money, créée par Wei Dei, et le Bit Gold, annoncé par Nick Szabo. Ce dernier présente de nombreuses caractéristiques communes au Bitcoin.
Naissance du Bitcoin :
En 2008, Satoshi Nakamoto lance le Bitcoin. Contexte de crise économique, la crypto-monnaie trouve un terreau fertile pour se développer. Le 3 janvier 2009, Satoshi crée et mine le premier bloc, appelé genesis bloc, dans lequel il insère discrètement le titre du quotidien The Financial Times. En octobre 2009, un article estime pour la première fois la valeur du Bitcoin, qui est de 0,001 USD, soit environ 0,00071 €11.
Valeur actuelle du Bitcoin :
Aujourd’hui, le prix du Bitcoin est d’environ 59 319,84 USD (environ 50 000 €) avec un volume d’échange sur 24 heures de 32,28 milliards d’euros22.
Le Bitcoin a parcouru un long chemin depuis sa création, et sa valeur continue de fluctuer en fonction des marchés et de la demande. Il reste l’une des cryptomonnaies les plus connues et les plus utilisées dans le monde.
Pour être clair, en 2009, un bitcoin s’échangeait à environ 47 francs CFA, disons même 50 francs. Ainsi, si un État africain avait simplement investi 10.000 .000 francs CFA - je ne veux même pas évoquer des sommes faramineuses, mais juste ce qu’un particulier ou un cadre de nos pays pourrait dérober en une seule journée - cela lui aurait permis d’acquérir 200.000 bitcoins.
Or, aujourd’hui, un seul bitcoin vaut 50 000 euros, soit 32 782 500 francs CFA. Ces 200.000 bitcoins représenteraient donc une valeur de 6 556 milliards de francs CFA. Autrement dit, le pays qui aurait consacré 100 millions de francs CFA disposerait désormais de ressources à hauteur de 65 565 milliards de francs CFA pour financer son développement. Et pour celui qui aurait investi 10 milliards (le pécule habituel des politiques africains), ce serait 6 556 500 milliards de francs CFA. Rien que d’évoquer de telles sommes donne le vertige, et l’on ne peut que s’interroger sur la capacité de ces ressources à impulser le développement de nos pays.
Quelques rares frères continentaux, qui ont compris ces opportunités dès les premiers instants et investi modestement 50.000 francs, par exemple (soit 1 000 bitcoins), en 2009 sans les échanger, seraient aujourd’hui propriétaires de plus de 2 000 milliards, et ce, pour un investissement initial de 50 000 francs.
Tout comme moi, vous ressentirez une profonde amertume à découvrir ces faits alors qu’il est presque trop tard. Mais ce n’est pas là la leçon à en tirer. Deux enseignements essentiels s’imposent :
Pour réussir, il faut saisir chaque opportunité qui se présente, et cela passe par la décision de changer les choses dès maintenant.
Il n’y a ni fatalité, ni incapacité, en dehors de celles que nous nous imposons nous-mêmes. Le développement de l’Afrique est possible, tout comme la réussite de chacun d’entre nous, à condition d’en prendre la résolution sans tarder.
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Rédacteur Envol AfricaEnvol AFRICA rédacteur de L'envol Africa, est un passionné de l'actualité et de l'Afrique, engagé à fournir une information de qualité, précise et objective. Il explore divers sujets allant de la politique, à la culture, en passant par l'économie et les innovations africaines. Doté d'une plume captivante et d'un esprit critique, il met en lumière les enjeux majeurs du continent, tout en valorisant ses talents et ses réussites. Sa mission : offrir aux lecteurs une perspective authentique, éclairée et dynamique sur l'évolution de l'Afrique dans un monde en perpétuel changement.
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